Valérie est laborantine expérimentée dans un grand laboratoire central bruxellois. Elle s’est donnée sans compter durant la pandémie. J’ai eu beau lui dire de se reposer un peu, de prendre congé, mais elle continuait, soirs et week-ends à travailler avec acharnement car vu l’urgence pandémique, il n’y avait pas de temps pour former du personnel de labo qualifié. Je la sentais épuisée et malgré tout elle continuait. J’ai craint un accident au vu de la fatigue…
Le 31 mars dernier, l’accident est arrivé… elle a perdu des doigts de la main droite dans un accident de sa vie courante. Elle n’a pas baissé les bras… la seule chose qui lui importait : sauver le doigt n° 3 pour pouvoir continuer à travailler. Elle est allée voir plusieurs spécialistes jusqu’à trouver celui qui lui donna un maigre espoir de sauver la greffe.
Aujourd’hui, elle est fière de m’annoncer que son doigt n°3 est sauvé et qu’avec trois doigts… elle pourra retravailler après des séances de rééducation. Tout son entourage et moi, sa meilleure amie, sommes fiers de Valérie qui, en plus, depuis le début nous met en garde et nous rappelle de porter le masque, même avant qu’on nous oblige à le porter. Je sais qu’elle serait heureuse et fière de représenter “les premières lignes” dans la tribune royale et moi, je serais tellement heureuse d’être l’instigatrice de ce bonheur qu’elle vivrait.